vendredi 12 octobre 2018

Conférence Vosges et Traditions: Les procès de Sorcellerie à la Renaissance

Les procès de sorcellerie en Lorraine

En évoquant « la Renaissance », nous avons tous en mémoire cette étape historique correspondant à la première marche conduisant à l'époque moderne, associée -entre autre- à l'invention de l'Imprimerie et la redécouverte de la littérature, de la philosophie et des sciences de l'Antiquité, ainsi qu'une expression artistique qui ne s'inspire plus du Moyen Âge mais de l'art gréco-romain et qui trouvera -en France- son épanouissement dans la création des châteaux de la Loire. Ce faisant, c'est oublier le profond bouleversement vécu par tous les États européens au niveau social et plus particulièrement en matière de religion -avec la montée en fréquence des cas d'hérésie, suivi par l’avènement du protestantisme-, mouvements appuyés par la diffusion des idées au travers de livres  largement diffusés au sein de la classe dirigeante et/ou aisée.

Or, l'Histoire -telle qu'elle nous a été enseignée scolairement- fait le grand écart entre François I° et Henri IV -et ce faisant, fait l'impasse sur quatre règnes pendant lesquels se sont cumulées les horreurs des procès de sorcellerie-, en détournant notre regard, qui vers les fastes de la Renaissance, puis pour évoquer l'abomination des guerres de religion, faisant oublier près d'un siècle de torture ainsi que les innombrables bûchers qui enflammèrent l'Europe chrétienne avec une ferveur macabre... et toucher plus spécifiquement le Duché de Lorraine entre le XVI° et le XVII° siècle.

Comment imaginer un tel holocauste -au sens premier du terme- qui a visé essentiellement des femmes et des hommes du peuple accusé(e)s -voire soupçonné(e)s ou dénoncé(e)s fallacieusement- des pires débauches et accointances avec le diable ou ses suppôts ?
Qu'est-ce qui a bien pu déclencher à l'encontre de ces milliers de femmes, une telle violence endémique au sortir de l'âge sombre médiéval ?
Plus que d'évoquer les tenants et aboutissants des actes de sorcellerie et le coté inique des procès réservés aux malchanceux désignés -pour la plupart- par la « vox populi »,  l'exposé reposera sur la compréhension du phénomène, de son inscription dans le temps, tout en évoquant les particularismes locaux quant à la tenue des procès, au recours à la « question » -dans le but d'obtenir des aveux- et à la condamnation au bûcher dans la majorité des cas.

Plus de 200 documents iconographiques viendront illustrer cette conférence (vidéo-projecteur).

Jean-Pierre Thouvenot, portrait d'un passionné

Passionné d'histoire locale, Jean-Pierre Thouvenot aime à aller à la recherche de sources authentiques, bien souvent hors des sentiers battus, quitte à remonter le fil de l'histoire à contre courant et affronter quelques légendes urbaines, voire se heurter aux affabulations « consensuellement » admises, véhiculées et enjolivées par le plus grand nombre. A l'instar de Henri Guillemin -et de ses conférences télévisuelles- qui lui ont donné l'envie de transmettre, sans crainte de dénoncer les lieux communs (et autres « images d’Épinal » largement partagées mais qui n'apportent rien à la tradition), il s'est mis à la tâche avec des sujets touchant majoritairement les Lorrains et surtout les Vosgiens.
Ainsi, Jean-Pierre Thouvenot animera plusieurs conférences à Bruyères au cours de ces prochains mois:
  • « Les procès de sorcellerie en Lorraine : analyse d’une violence endémique envers les femmes à la Renaissance ».
  • « Saint Nicolas des Lorrains » (1° partie) : De l'histoire à la légende
  • « Saint Nicolas des Lorrains » (2° partie) : De la légende au mythe... et à son avatar !
  • « Mythes & Légendes du Massif des Vosges » Entre monde celtique et germanique.
  • « La fabuleuse histoire de la Vosgienne » Généalogie rocambolesque d'une vache née sous X


Rendez-vous le 26 octobre prochain à partir de 20h00 à l'école Jules Ferry pour rencontrer ce formidable historien et narrateur et découvrir un pan méconnu de notre histoire !